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Élèves
Être jeune, c'est vivre dans l'avenir. Être jeune, c'est être toujours prêt à abandonner ce que l'on est pour devenir ce que l'on doit être. Être jeune, c'est ne jamais admettre l'irréparable. 28 mars 1967
Ce n'est pas le nombre d'années vécues qui vous rend vieux ; vous devenez vieux dès que vous cessez de progresser. Quand vous sentez que vous avez fait tout ce que vous aviez à faire, quand vous pensez que vous savez tout ce que vous devez savoir, quand vous voulez vous asseoir et jouir du résultat de votre effort avec le sentiment que vous avez assez travaillé dans la vie, alors immédiatement vous devenez vieux et vous commencez à décliner. Quand, au contraire, vous êtes convaincu que ce que vous savez n'est rien en comparaison de tout ce qui reste à savoir, quand vous sentez que ce que vous avez fait est juste le point de départ de tout ce qui reste à faire, quand vous voyez l'avenir comme un soleil attrayant, rayonnant de toutes les innombrables possibilités qui restent à accomplir, alors vous êtes jeune, quel que soit le nombre d'années que vous avez passées sur la terre, jeune et riche de toutes les réalisations de demain. Et si vous ne voulez pas que votre corps vous trahisse, évitez de gaspiller vos énergies en agitation inutile. Quoi que vous fassiez, faites-le dans le calme et l'équilibre. La plus grande force est dans la paix et le silence. 21 février 1958 Page – 125 Sincérité, humilité, persévérance et soif insatiable de progrès, sont essentielles pour une vie heureuse et efficace. Et surtout il faut être convaincu que la possibilité de progrès est sans limite. Le progrès, c'est la jeunesse ; on peut être jeune à cent ans. 14 janvier 1972
Si la croissance de la conscience était considérée comme le but principal de la vie, bien des difficultés trouveraient leur solution. La meilleure façon de ne pas vieillir est de faire du progrès le but de notre vie. 18 janvier 1972
Apprendre toujours, non seulement intellectuellement mais aussi psychologiquement, et progresser au point de vue du caractère, cultiver les qualités et corriger les défauts ; que tout soit l'occasion de nous guérir de l'ignorance et de l'incapacité — et la vie devient prodigieusement intéressante et vaut la peine d'être vécue. 27 janvier 1972
L'enfant ne se préoccupe pas île sa croissance. Il croît tout simplement.
Pourquoi les enfants ont-ils peur ? — parce qu'ils sont faibles. Physiquement ils sont plus faibles que les grandes personnes autour d'eux et, généralement, ils sont plus faibles aussi vitalement et mentalement. Page – 126 La peur vient du sens de l'infériorité. Il y a pourtant un moyen de ne pas avoir peur, c'est d'avoir la foi en la Grâce Divine et de s'en remettre à Elle pour vous protéger en toutes circonstances. A mesure que tu grandis, tu peux surmonter ta peur si tu laisses se développer en toi le contact avec ton âme, c'est-à-dire la vérité de ton être, et que tu fasses toujours effort pour que tout ce que tu penses, tout ce que tu dis, tout ce que tu fais, soit de plus en plus l'expression de cette vérité profonde. Quand tu vivras consciemment en elle, tu n'auras plus peur de rien, dans aucun domaine de ton être, parce que tu seras unie à la Vérité universelle qui gouverne le monde. 8 août 1964
Douce Mère, comment puis-je m'abstenir des erreurs ?
En sachant ce qui est vrai.
Seigneur, nous te prions : Fais-nous mieux comprendre pourquoi nous sommes ici, Mieux faire ce que nous avons à y faire, Mieux être ce que nous devons y devenir, Afin que Ta volonté s'accomplisse harmonieusement. 15 janvier 1962
Que notre effort de chaque jour et de tout le temps soit pour Te mieux connaître et Te mieux servir. 1er janvier 1973 Page – 127 Douce Mère, Permets que nous soyons dès maintenant et pour toujours, simplement Tes petits enfants.
Bonne Fête ! Je t'embrasse de tout cœur et te donne mes bénédictions pour l'accomplissement de ton aspiration la plus haute. Avec ma tendresse. 30 août 1963
Bonne Fête ! Avec toute une collection de rosés (surrender¹) pour que ton aspiration se réalise et que tu deviennes mon enfant idéale, consciente de ton âme et du but véritable de ta vie. Avec mes bénédictions et ma tendresse. 30 août 1964
MESSAGES AUX DORTOIRS D'ÉTUDIANTS
Au Dortoir Big Boys
Que ce jour soit pour vous le commencement d'une nouvelle vie où vous vous efforcerez de comprendre de mieux en mieux pourquoi vous êtes ici et ce qui est attendu de vous. Vivez toujours dans l'aspiration de réaliser votre perfection la plus totale et la plus vraie. Et pour commencer, veillez à être honnêtes, sincères, droits, nobles et purs dans une discipline rigoureuse que vous vous imposerez à vous-mêmes.
¹"Surrender" : "Soumission" ; nom que la Mère a donné à la Rosé Edouard, très parfumée. Page – 128 Je serai toujours présente pour vous aider et vous guider. Mes bénédictions. 1963 À l'Annexe du Dortoir
En ce jour qui nous réunit dans un commun souvenir, nous aspirons à ce que cette intensité soit le symbole d'une union véritable basée sur un commun effort vers des réalisations toujours plus parfaites et plus vraies. 15 janvier 1968
Quand tu sens que tu ne sais rien, alors tu es prêt pour apprendre¹.
Toute la question est de savoir si les élèves vont à l'école pour augmenter leur connaissance et pour apprendre ce qu'il est nécessaire de savoir pour bien vivre — ou s'ils vont à l'école pour prétendre et pour avoir de bonnes notes dont ils puissent se vanter. Devant la Conscience Éternelle, une goutte de sincérité a plus de valeur qu'un océan de prétention et d'hypocrisie. 23 avril 1968
¹Message pour l'inauguration d'un cours de technologie. Page – 129 Vois-tu, mon petit, le malheur est que tu es trop occupé de toi-même. A ton âge j'étais exclusivement occupée de mes études, m'instruire, apprendre, comprendre, savoir. Voilà ce qui m'intéressait, me passionnait même. Ma mère qui nous aimait beaucoup, mon frère et moi, ne tolérait jamais que nous soyons de mauvaise humeur ou mécontents ou paresseux. Si nous allions nous plaindre à elle d'une chose ou d'une autre et dire que nous n'étions pas contents, elle se moquait de nous ou nous grondait et nous disait : "Qu'est-ce que ces bêtises ? Ne soyez pas ridicules, voulez-vous vite aller travailler et ne pas vous occuper de si vous êtes de bonne ou de mauvaise humeur ! Cela n'a aucun intérêt." Ma mère avait parfaitement raison et je lui ai toujours été très reconnaissante de m'avoir appris la discipline et la nécessité de l'oubli de soi dans la concentration sur ce que l'on fait. Je t'ai raconté cela parce que l'inquiétude dont tu parles provient du fait que tu es beaucoup trop occupé de toi-même. Il vaudrait mieux que tu t'occupes davantage de bien faire ce que tu fais (peinture ou musique), de développer ton cerveau qui est encore bien inculte et apprendre les éléments de connaissance indispensables à un homme s'il ne veut pas être un ignorant sans culture. Si tu travaillais régulièrement huit à neuf heures par jour, tu aurais faim et tu mangerais bien, tu aurais sommeil et tu dormirais tranquillement, et tu n'aurais pas le temps de te demander si tu es de bonne ou de mauvaise humeur. C'est avec toute mon affection que je te dis ces choses, et j'espère que tu les comprendras. Ta maman qui t'aime. 15 mai 1934
Ô Maman, je ne veux agir que selon T'a volonté et rien de plus. Page – 130 Alors sors bien vite du chemin que tu as pris — ne perds pas ton temps à flâner et à parler aux filles. Recommence sérieusement à travailler, étudie, instruis-toi, occupe ton cerveau à des choses intéressantes et utiles et non pas en de vains bavardages et ne donne pas de fausses excuses à tes attractions vitales. Si ta volonté est vraiment sincère tu es sûr d'avoir ma force pour t'aider à conquérir. 27 septembre 1934
Le jour où je n'étudie pas, je sens plus de malaise. Mais après avoir commencé à étudier, le bonheur vient. Je ne comprends pas ce procédé.
Que veux-tu dire par procédé ? Ce n'est pas un procédé ; la disparition du malaise est le très naturel résultat de la concentration du mental sur l'étude, ce qui d'un côté lui donne une activité saine et .de l'autre détourne son attention de cette contemplation morbide du petit ego physique. 3 décembre 1934
Maman, est-ce désirable d'aller chez D. lire les poésies qu'il a écrites en goudjérati?
Tout dépend de l'effet que cela te produit. Si tu en sors plus paisible et content, c'est bien. Si, au contraire, cela te rend mélancolique et insatisfait, il vaut mieux n'y point aller. Tu n'as qu'à observer et voir l'effet que cela te fait et décider en conséquence. 13 'décembre1934
Dans le rêve j'ai vu que Tu avais écrit : "Mon cher enfant, pourquoi as-tu cessé d'étudier ?" Tu avais écrit beaucoup plus, et je souhaite que Tu l'écrives ici, si c'est possible.
En effet, la nuit dernière je t'ai demandé pourquoi tu n'avais pas étudié et je t'ai dit que de céder ainsi aux impulsions du vital Page – 131 n'était certes pas la manière de le contrôler. Il faut se créer une discipline et se l'imposer coûte que coûte si l'on veut venir à bout des mauvaises volontés vitales et des dépressions mentales. Sans discipline on ne peut rien faire dans la vie, et tout yoga est impossible.
Pour le travail physique ce n'est pas difficile, mais pour l'étude, il devient difficile d'obéir à la discipline quand il y a du malaise. Tout de même, je décide que le jour où je n'étudierai pas, je ne prendrai pas mon déjeuner.
Quelle drôle d'idée tu as ! punir ton corps pour une faute que le vital a commise ! ce n'est pas juste. 22 décembre 1934 Juste ce matin, il y a une très grande dépression, et ainsi il devient impossible d'étudier.
C'est inadmissible.
Ô Maman, que ferai-je ?
Force-toi à étudier et ta dépression s'en ira. Tu t'imagines un écolier qui serait au collège et viendrait dire à son professeur : "Monsieur, je n'ai pas fait mes devoirs aujourd'hui parce que j'étais déprimé." Sûrement le professeur le punirait très sévèrement. 16 janvier 1935 Je pense que Tu n'aimes pas beaucoup une chose, c'est que je ne m'applique pas bien à mes études.
Les études fortifient le mental et détournent l'attention de sa concentration sur les impulsions et les désirs du vital. Page – 132 La concentration sur l'étude est un des plus puissants moyens de contrôler le mental et le vital, voilà pourquoi c'est si important d'étudier. 28 janvier 1935
Mon mental ne devient pas paisible, parce que, comme je pense, je n'étudie pas rigoureusement. L'étude ne me donne pas beaucoup de plaisir.
On n'étudie pas pour avoir du plaisir — on étudie pour apprendre et se développer cérébralement. 1er février 1935
Il m'est tout à fait impossible d'étudier, puisque l'inertie s'est installée.
Si tu n'étudies pas l'inertie ira en grandissant. 4 mars 1935
Je ne sais comment passer le temps sans rien comprendre.
Étudie, c'est la meilleure façon de comprendre.
Tu me dis d'étudier, mais j'ai un dégoût pour l'étude.
Tu ne donnes pas assez de temps à l'étude, c'est pourquoi cela ne t'intéresse pas. Tout ce que l'on fait avec soin devient nécessairement intéressant. 10 avril 1935
Alors quel chemin dois-je prendre ? Et comment faire l'effort d'une manière exacte et vraie ?
Fais ce que je t'ai expliqué hier — fais travailler ton cerveau en étudiant de façon régulière et systématique ; Page – 133 alors aux heures où tu n'étudieras pas, ton cerveau qui aura suffisamment travaillé pourra se reposer et il te sera possible de te concentrer dans les profondeurs du cœur et d'y trouver la source psychique, avec elle tu deviendras conscient en même temps de la gratitude et du bonheur véritable. 22 mai 1935
Mon étude souffre à cause de la dépression perpétuelle.
Je t'avais dit que c'était par l'étude que tu pouvais surmonter la dépression. 27 juillet 1935
Je voudrais savoir si, d'une façon générale, c'est bon que les petits enfants jouent toujours.
Pour les enfants il doit y avoir le temps du travail et de l'étude et le temps du jeu. 16 novembre 1936
Crois-Tu que mon esprit se développe ?
Certainement l'étude régulière ne peut manquer de le développer. 7 décembre 1936
De plus en plus je tourne mon visage vers l'étude et je fais moins attention à ma sâdhanâ. Je ne sais si c'est désirable. ,
C'est bien ; l'étude peut devenir partie de la sâdhanâ. 8 décembre 1936
Si quelqu'un m'enseigne, est-il nécessaire qu'il s'identifie à moi, se concentre sur moi ? Page – 134 Sans concentration on n'arrive à rien. 18 mai 1937
Crois-Tu que la fatigue provient de l'excès de travail mental ?
Non, cela provient du tamas mental. 21 janvier 1941
Les élèves ne peuvent pas apprendre leurs leçons, même quand ils ont leur livre.
Il faut beaucoup de patience avec de jeunes enfants, et leur répéter plusieurs fois la même chose en la leur expliquant de diverses manières. Ce n'est que peu à peu que cela entre dans leur cerveau.
Douce Mère, Nous ne savons pas ce qui se passe cette année-ci. Nous sommes incapables de faire aucun progrès, ni dans nos études ni au Terrain de Jeux. Notre esprit est toujours agité et troublé. Nous avons perdu notre concentration. Nous gaspillons notre temps en bavardant et en pensant aux choses mauvaises. Nous ne sommes pas capables de surmonter nos défauts. Douce Mère, nous vous prions de nous délivrer de cette situation pénible. Nous voudrions faire des progrès. Nous voudrions être vos vrais enfants. S'il vous plaît, montrez-nous le chemin.
Rien ne sert de gémir. Page – 135 Il faut vouloir et faire l'effort nécessaire. Bénédictions.
Que faire pour que la volonté devienne plus forte ?
L'éduquer, l'exercer, comme on exerce les muscles par l'usage. 26 mars 1934
La concentration et la volonté peuvent être développées aussi bien que les muscles ; elles croissent par un entraînement et un exercice réguliers.
Ce n'est pas en quelques mois qu'on peut apprendre quelque chose. Il faut travailler assidûment pour faire des progrès. 12 novembre 1954
C'est une impulsion transitoire qui me pousse tant à mon étude.
Tant que tu auras besoin de te former, de construire ton cerveau, tu auras ce fort penchant à l'étude; mais quand le cerveau sera bien formé, le goût de l'étude s'éteindra petit à petit.
Quelle est l'utilité de la raison dans la vie ? Page – 136 Sans la raison, la vie humaine serait incohérente et désordonnée, nous serions comme des animaux impulsifs ou des fous déséquilibrés. 6 avril 1961
Douce Mère, Qu'est-ce que la connaissance et l'intelligence? Jouent-elles des rôles importants dans notre vie ?
La connaissance et l'intelligence sont justement les qualités mentales supérieures de l'homme, celles qui le différencient de l'animal. Sans connaissance et sans intelligence, on n'est pas un homme mais un animal en forme humaine. Bénédictions. 30 décembre 1969
Dans Tes "Entretiens", Tu as dit que l'intellect est comme un intermédiaire entre la vraie connaissance et la réalisation ici-bas. Ne s'ensuit-il pas que la culture intellectuelle est indispensable afin de monter au-dessus du mental pour y trouver la vraie connaissance ?
La culture intellectuelle est indispensable pour créer un bon instrument mental, large, souple et riche, mais son action s'arrête là. Pour monter au-dessus du mental, elle est plus souvent une entrave qu'une aide, car, en général, un mental raffiné et éduqué trouve sa satisfaction en lui-même et cherche rarement à se taire pour être surpassé. Page – 137 La meilleure façon de comprendre est toujours de monter assez haut dans la conscience pour pouvoir unir dans une synthèse harmonieuse toutes les idées contradictoires. Et pour l'attitude correcte, savoir passer avec souplesse d'une position à l'autre sans jamais, pour un moment, perdre de vue le but unique de consécration au Divin et d'identification avec Lui. 29 avril 1964
Le point important est de savoir que le mental est incapable de comprendre l'Un Suprême — c'est pourquoi tout ce que l'on en dit et en pense est un travestissement et une approximation et forcément plein de contradictions irréconciliables. C'est pourquoi aussi il a toujours été enseigné que le silence mental est indispensable pour avoir la vraie connaissance. 31 août 1965
Une tête très, très tranquille est indispensable pour voir et comprendre, clairement et pour agir correctement.
Comment apprendre à un élève à penser correctement ?
C'est dans la méditation silencieuse que l'on développe sa capacité mentale. 23 mars 1966
Ma, je vais essayer de travailler à l'aide de l'intuition. Aide-moi dans mes efforts. Page – 138 Calmer le vital. Taire le mental. Garder le cerveau silencieux et immobile comme une surface plane tournée vers le haut et attentive. Et attendre... 29 septembre 1967
Ce n'est pas par l'activité mentale que tu peux calmer ton mental, c'est d'un plan plus haut ou plus profond que tu peux recevoir l'aide dont tu as besoin. Et ces deux plans ne peuvent être atteints que dans le silence. 18 décembre 1971
Douce Mère, Tu as dit que je ne pense pas bien. Comment peut-on développer sa pensée ?
Il faut lire avec beaucoup d'attention et de concentration, pas des romans ou des pièces de théâtre, mais des lectures qui font réfléchir. Il faut méditer sur ce que l'on a lu, réfléchir à une pensée jusqu'à ce qu'on l'ait comprise. Parler peu, rester tranquille et concentré, et ne parler que lorsque c'est indispensable. 31 mai 1960
Je lis un livre sur les automobiles ; mais je le lis hâtivement ; j'évite les descriptions des mécanismes compliqués. Page – 139 Si tu ne veux pas apprendre à fond, consciencieusement et dans tous les détails, il vaut mieux ne pas s'en occuper du tout. C'est une grande erreur de croire qu'une petite connaissance superficielle et incomplète des choses peut servir à quoi que ce soit ; cela ne sert à rien du tout qu'à faire des gens prétentieux qui s'imaginent savoir et en fait ne savent rien.
Lisez avec soin ce que vous lisez, et relisez une seconde fois quand vous n'avez pas bien compris.
Y vient de m'écrire la quantité considérable de romans que tu lis — je ne crois pas que ce genre de lecture soit bien bon pour toi — et si c'est pour étudier le style, comme tu me l'as dit, l'étude attentive d'un bon livre, écrit par un bon auteur, faite avec soin, apprend bien davantage que cette lecture hâtive et superficielle.
J'avais deux raisons pour lire les romans, savoir les mots et le style.
Pour apprendre il faut lire avec grand soin et choisir soigneusement ce que l'on lit. 25 octobre 1934
Que penses-Tu de cesser de lire de la littérature goudjérati ?
Tout dépend de l'effet que cette littérature a sur ton imagination. Page – 140 Si elle remplit ta tête d'idées indésirables et ton vital de désirs, sûrement il vaut mieux cesser de lire ce genre de livres. 2 novembre 1934
Y a-t-il aucun mal à ce que je lise des romans en français ?
La lecture des romans n'est jamais salutaire. 24 mars 1937
Quand on lit une littérature sale, un roman obscène, le vital ne jouit-il pas à travers le mental?
Dans le mental aussi il y a des perversions. Il est bien pauvre et sans raffinement, le vital qui peut prendre plaisir à des choses pareilles ! Je n'approuve pas ces classes de littérature où, sous prétexte de connaissance (?) on patauge dans la boue d'un état d'esprit qui n'est pas de mise ici et ne peut, en aucune manière, aider à construire la conscience de demain. J'ai répété la chose à Pavitra hier à l'occasion de ta lettre, et je lui ai rapidement expliqué comment je voyais la période de transition entre ce qui fut et ce qui sera. Si l'on pouvait découvrir, de-ci, dé-là, l'expression d'une aspiration sincère et lumineuse, on pourrait en faire l'occasion d'une étude et d'un développement intéressants. Voyez donc ensemble et écris-moi ce que vous aurez décidé. En tout cas : plus de classes de "littérature". Mes bénédictions. 18 juillet 1959 Page – 141 Il y a un monde subtil dans lequel vous pouvez voir tous les sujets possibles de peintures, de romans, de pièces de théâtre de tous genres et même des scénarios de cinéma. C'est de ce monde que la plupart des auteurs reçoivent leur inspiration.
(Un professeur suggérait que les livres ayant trait à des sujets comme le crime, la violence et le dérèglement des mœurs ne soient pas mis à la disposition des jeunes.)
Ce n'est pas tant une question de sujet mais de vulgarité d'esprit et d'étroitesse et d'égoïste bon sens dans la conception de la vie, exprimée dans une forme sans art, sans grandeur et sans raffinement, qui doivent être soigneusement éliminés de la lecture des enfants petits et grands. Tout ce qui rabaisse et avilit la conscience doit être banni. 1er novembre 1959
Si on veut savoir ce qui se passe réellement dans le monde, il ne faut pas lire les journaux quels qu'ils soient parce qu'ils sont pleins de mensonges. Lire un journal, c'est participer aux grands mensonges collectifs. 2 février 1970
Douce Mère, Comment saurait-on ce qui se passe dans les autres pays, ou même dans le nôtre, si on ne lisait pas les journaux? Page – 142 Là, on a au moins une idée, n'est-ce pas? Ou vaut-il mieux ne pas les lire du tout ?
Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas lire les journaux. J'ai dit qu'il ne fallait pas croire aveuglément à ce qu'on lit et savoir que la vérité est tout autre. Bénédictions. 4 février 1970
J'ai envie de voir ce qui m'arrive si je cesse absolument de lire des livres.
Il est difficile de garder son mental toujours fixé sur la même chose, et si on ne lui donne pas assez de travail pour l'occuper, il commence à s'agiter. Ainsi, je crois qu'il vaut mieux choisir avec soin ses lectures plutôt que de cesser complètement de lire.
Une bibliothèque doit être un sanctuaire intellectuel. Il faut y chercher la lumière et le progrès.
CE QU'UN ENFANT DOIT TOUJOURS SE RAPPELER
Un enfant doit toujours se rappeler la nécessité d'une sincérité absolue. Page – 143 Un enfant doit toujours avoir la certitude que finalement la vérité triomphera. Un enfant doit savoir la possibilité du progrès constant et avoir la volonté de l'accomplir.
L'ENFANT IDÉAL
A BON CARACTÈRE Il ne se fâche pas quand les choses semblent tourner contre lui, ou que les décisions ne sont pas prises en sa faveur.
EST BON JOUEUR Quoi qu'il fasse, il le fait au mieux de sa capacité, et continue à le faire même si l'insuccès est presque certain. Il est toujours droit dans sa pensée et son action.
EST VÉRIDIQUE
Il ne craint pas de dire la vérité quelles qu'en puissent être les conséquences.
EST PATIENT
Il n'est pas découragé quand il a à attendre très longtemps pour constater les résultats de ses efforts.
EST ENDURANT
Il fait face sans se plaindre aux difficultés et aux souffrances inévitables. Page – 144 EST PERSÉVÉRANT
Jamais il ne relâche son effort, si longue que doive être sa durée.
EST ÉQUILIBRE
Il garde son égalité d'âme dans le succès comme dans la défaite.
EST COURAGEUX
Il continue toujours à lutter pour la victoire finale, quel que soit le nombre des défaites qu'il subit.
EST DE BONNE HUMEUR
Il sait comment sourire et garder un cœur heureux en toute circonstance.
EST MODESTE
Il ne s'enorgueillit pas de son succès et ne se sent pas supérieur à ses camarades.
EST GÉNÉREUX
Il apprécie le mérite des autres, et il est toujours prêt à aider un autre à réussir.
EST LOYAL ET OBÉISSANT
Il observe la discipline et il est toujours honnête. Bulletin, août 1953 Page – 145 L'enfant idéal est intelligent. Il comprend tout ce qu'on lui dit et répond à toutes les questions qu'on lui pose.
Page – 146 L'enfant idéal aime étudier quand il est à l'école, il aime jouer quand il est sur le terrain de jeu, il aime manger aux moments de se nourrir, il aime dormir à l'heure du sommeil, et toujours il est plein d'amour pour tous ceux qui l'entourent, plein de confiance en la Grâce divine, plein d'un respect profond pour le Divin.
Il a foi en l'avenir qui est riche de toutes les réalisations futures, pleines de beauté et de lumière. L'enfance est le symbole de l'avenir et l'espoir de toutes les victoires futures.
Quelle est la chose principale à voir dans l'éducation, pour les enfants de onze à treize ans ?
La chose la plus importante à leur apprendre, c'est la nécessité absolue d'être sincère. Il faut se refuser à tout mensonge si petit qu'il soit. En plus, il faut leur apprendre à toujours progresser parce que dès qu'on s'arrête de faire des progrès, on recule et c'est le commencement de la déchéance.
Selon ce que je vois et sais, d'une façon générale, les enfants après quatorze ans doivent être laissés indépendants et ne doivent être conseillés que dans la mesure où ils le demandent. Page – 147 Ils doivent savoir qu'ils sont responsables de la conduite de leur propre existence.
(Extrait du compte rendu sommaire de la réunion des professeurs.)
Les professeurs se font du souci à propos du manque de discipline, de bonnes manières et de comportement correct.
J'insiste sur la nécessité d'avoir de bonnes manières. Je ne vois aucune grandeur dans des manières de voyou. 4 mars 1960
Cette immense liberté qui est à notre disposition, n'est-elle pas dangereuse pour ceux qui ne sont pas encore éveillés, qui sont encore inconscients ? Comment expliquer cette chance, ce bonheur, qui nous est donné ?
Le danger et le risque font partie de tout mouvement en avant. Sans eux, rien ne bougerait jamais ; et aussi ils sont indispensables pour former le caractère de ceux qui veulent progresser. 13 avril 1966
La discipline est indispensable pour être un homme. Sans discipline on n'est qu'un animal. Je te donne quinze jours pour prouver que vraiment tu veux changer et devenir discipliné. Si tu deviens discipliné et obéissant, je veux bien te donner une autre chance. Mais n'essaye pas de tromper... Page – 148 Au moindre signe d'insincérité je serai obligée de te renvoyer. On commence à être un homme seulement quand on aspire à une vie plus haute et plus vraie et qu'on accepte une discipline de transformation. Pour cela il faut commencer par maîtriser sa nature inférieure et ses désirs. 8 mars 1972
Aux élèves
Faire du bruit en classe est un acte d'égoïste stupidité. Si vous n'avez pas l'intention d'assister à la classe silencieusement et attentivement, il vaut mieux ne pas y venir.
Il est défendu de se battre à l'École, de se battre en classe, de se battre dans la cour, de se battre dans la rue, de se battre à la maison (soit chez ses parents, soit dans un boarding). Toujours et partout il est défendu aux enfants de se battre entre eux, car chaque fois qu'on donne un coup à un autre, c'est à sa propre âme qu'on le donne. l5 janvier 1963
Quelques paroles pour les enfants. 1. Ne te moque jamais de personne si tu ne veux pas qu'on se moque de toi. 2. Agis toujours d'une façon respectable si tu veux qu'on te respecte. 3. Aime tout le monde si tu veux que tout le monde t'aime. Page – 149 J'ai dit et j'insiste sur cette décision que les enfants au-dessous de quinze ans ne doivent pas se coucher après 9h — ceux qui le font, le font en désobéissant et c'est regrettable.
Douce Mère, Pourquoi les heures avant minuit sont-elles meilleures pour dormir que les heures après minuit ?
Parce que, symboliquement, durant les heures jusqu'à minuit, le soleil se couche, tandis que dès la première heure après minuit, il commence à se lever. Bénédictions. 22 août 1969
Douce Mère, Pourquoi vaut-il mieux se coucher de bonne heure et se lever de bonne heure ?
Quand le soleil se couche, une sorte de paix descend sur la terre et cette paix est salutaire pour le sommeil. Quand le soleil se lève, une énergie vigoureuse descend sur la terre et cette énergie est salutaire au travail. Quand on se couche tard et qu'on se lève tard, on contredit les forces de la Nature, ce qui n'est pas très sage. Bénédictions. 21 décembre 1969
Douce Mère, Quelle doit être notre attitude vis-à-vis des capitaines et des professeurs ici ? Page – 150 Une attitude obéissante, docile et affectueuse. Ce sont de grands frères et de grandes sœurs qui se donnent beaucoup de mal pour vous aider. Bénédictions. 1er février 1970
Les élèves qui ne sont pas présents à la rentrée des classes le 16 décembre, ne seront pas admis aux cours pendant toute l'année scolaire. Novembre 1959
Deux bruits courent à l'Ashram au sujet des vacances. Le premier, c'est que Tu as dit que cette fois Tu nous permets d'aller ailleurs pendant les vacances, mais que l'année prochaine Tu ne nous permettras pas. Le deuxième, c'est que Tu ne veux pas que nous allions ailleurs pendant les vacances. ' Je voudrais savoir lequel des deux est vrai, parce que beaucoup d'élèves ont déjà reçu Ta permission pour aller ailleurs pendant ces vacances.
Ni l'un, ni l'autre n'est vrai. Ni l'un, ni l'autre n'est faux. Les deux, et beaucoup d'autres sont l'expression plus ou moins déformée de ma volonté synthétique et harmonieuse. À chacun individuellement ma réponse, s'il est sincère, est l'expression de son besoin. 17 octobre 1964 Page – 151 Mère, pourquoi et comment perd-on le gain spirituel en allant ailleurs ? On peut faire un effort conscient et T'a protection est toujours là, n'est-ce pas ?
Aller chez ses parents, veut dire retourner à une influence plus forte, généralement, que toute autre ; et il est peu de cas où les parents vous aident au progrès spirituel, parce qu'ils sont généralement plus intéressés par une réalisation mondaine. Les parents qui sont principalement intéressés par la réalisation spirituelle ne demandent pas d'habitude à leurs enfants d'aller les retrouver. Bénédictions. 8 novembre 1969
Pour ceux à Auroville qui veulent être de vrais serviteurs, est-ce que le dimanche est un jour de congé ?
Tout d'abord l'organisation de la semaine était conçue ainsi : six jours de travail pour la collectivité à laquelle l'individu appartenait ; le septième jour de la semaine était réservé pour la recherche intérieure du Divin et l'offrande de son être à la volonté divine. Ceci est la seule signification et la seule vraie raison du prétendu repos du dimanche. Inutile d'ajouter que la sincérité est la condition essentielle de la réalisation, toute insincérité est une dégradation. 25 octobre 1971
LES ÉTUDES AILLEURS QU'À L'ASHRAM
On voit beaucoup de gens qui sont partis de l'Ashram, soit à la recherche d'une carrière, soit pour étudier, Page – 152 et ce sont en général ceux qui étaient ici dès leur enfance. Il y a une sorte d'incertitude parmi les jeunes gens quand ils voient les autres s'en aller d'ici et ils disent prudemment : "Qui sait si ce ne sera pas mon tour, un jour !" Je sens qu'il y a une force derrière tout cela. Qu'est-ce que c'est ?
Cette incertitude et ces départs sont l'effet de la nature inférieure qui résiste à l'influence du pouvoir yoguique et essaye de ralentir l'action divine, non pas par mauvaise volonté, mais pour être sûre que rien ne soit oublié ou négligé dans la hâte d'atteindre le but. Peu nombreux sont ceux qui sont prêts à une consécration totale. Beaucoup d'enfants qui ont étudié ici ont besoin d'affronter la vie avant d'être prêts pour l'œuvre divine et c'est pourquoi ils partent pour passer par l'épreuve de la vie ordinaire. 11 novembre 1964
(Un étudiant reçoit une invitation pour suivre un cours d'études pratiques à Calcutta.)
Ceux qui sincèrement veulent apprendre ont ici toutes les possibilités pour le faire. La seule chose qu'on a dehors, mais qui n'est pas ici, c'est la contrainte morale d'une discipline extérieure. Ici on est libre et la seule contrainte est celle qu'on se donne à soi-même, quand on est SINCÈRE. Maintenant c'est à toi de décider. 3 août 1966 Page – 153 |